samedi 24 décembre 2005

Le chanteur qui savait chanter


Le metal est un genre musical « à voix » (y compris dans ses subdivisions extrêmes puisqu'il faut de véritables performers pour sortir de bons vokills), en particulier dans le heavy metal le plus traditionnel. Le chant lyrico-opératique d'un Dickinson, d'un Kiske ou d'un Halford pour ne citer que les plus éminents représentants de ce courant a souvent plus de connexions avec les techniques vocales classiques qu'avec les vocaux imbibés de Jack Daniel's qui ont fréquemment cours dans le rock.

Dans un registre cependant plus personnel que les musiciens sus-nommés (on n'ose dire les Grands Anciens), il existe un grand oublié auquel je veux rendre justice aujourd'hui : Roy S. Khan. Un artiste doté d'une voix extraordinaire qui transcende encore les albums de Conception - au même titre que la guitare de Tore Østby. Un timbre magnifique, assez sombre mais crystal-clear comme dirait les anglo-saxons, une voix parfaitement modulée exacerbant la sensibilité des compositions du groupe, et surtout une puissance maîtrisée sont ses armes principales. Après avoir ressorti l'autre jour de derrière les fagots Parallel Minds et The Last Sunset, la voix de ce mec m'a complètement sciée et j'ai redécouvert ces deux albums certes datés aujourd'hui, mais qui demeurent des références en matière de heavy metal mélodique nordique (l'origine géographique joue tellement dans le metal !). Car c'est bien là le style pratiqué par Conception, même si le groupe est souvent qualifié abusivement de metal prog. Une manie d'ailleurs ridicule - parmi d'autres - dans notre genre adoré : dès qu'un arpège est doublé, qu'il y a plus d'un break dans un morceau et qu'un synthé traîne dans les parages, l'on se pâme en invoquant la sacro-sainte « progressivité » de l'affaire... voir mes chéris d'Iron Maiden qui ne seront jamais (tant mieux) Genesis !

Bref - c'était l'occasion de reparler un peu de Conception - clairement l'un des groupes les plus sous-estimés des années 90 dans son genre - et surtout de rendre hommage à ce merveilleux vocaliste qu'est Roy Khan. Il ne me reste plus qu'à écouter un peu de Kamelot puisqu'il officie désormais dans ce groupe (que jusqu'ici j'évitais comme la peste sans savoir qui en tenait le micro) ! Pour la petite histoire, Østby continue à souquer ferme dans le monde métallique soit en solo, soit en louant ses services de mercenaire six-cordiste au plus offrant. Quant au troisième larron Ingar Hamlien, il a fondé le passablement black metal Crest of Darkness... un comble quand on sait que Conception avait la réputation d'être un groupe de croyants légèrement prosélytes ! Le patronyme, avec ses gros sabots, annonçait de toute façon la couleur...

Ol’ good metal needs an ol’ good voice, whether labelled extreme, classic, thrash, power, whatever the fuck you want. No one could pull off Halford’s task in Priest, nor Steve Reynolds’ in fuckin’ Demolition Hammer – there are some shoes you just can’t fill. So let me bring back from the past Conception and their great singer – Roy S. Khan. These Scandinavians put out two really good albums, still standing out today, graced by Roy’s voice. What you have here is a melodic and powerful delivery, somber enough when needed but always OTT. Conception is not a well-known name today – its legacy has been forgotten in metal’s official history. Roy Khan has been luckier and went on singing for Kamelot, an established act bigger than Conception ever dreamt to be.

Le Myspace de Conception.

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