dimanche 30 juillet 2006

Le grand pardon

Certains ne sont jamais contents, et je dois sûrement faire partie de cette espèce vu le peu de considération que je porte à tout ce qu'à fait Moonspell depuis Irreligious... Mais aujourd'hui, c'est le jour du grand pardon. Moonspell, vraisemblablement conscient malgré le succès commercial de se perdre un peu plus à chaque sortie, a rectifié le tir. « A light at the end of the earth », nous hurle Fernando dans Finisterra. Traduction : la bête lusitanienne bouge encore. Memorial est sombre, beau, consistant et cohérent, mais surtout tellurique : cet album semble avoir été véritablement exhumé de l'humus crépusculaire de cette finisterra d'où nos amis nous envoient cette belle preuve de vie. Le metal selon Moonspell, en 2006, navigue entre dark, black, heavy et conserve bien sûr cette âme littéraire dont Ribeiro est l'indiscutable garant. Pilonné en quasi-permanence par une double grosse-caisse au son monstrueusement organique, Memorial regarde le futur tout en conservant le meilleur de son passé. Oubliées, les voix gothiques et toc. Oubliées, les compos bouche-trou, hormis ce Luna un peu trop mièvre. Les amoureux d'Under the Moonspell et de Daemonarch seront aux anges (hum...), et ceux de Wolfheart pourraient bien revenir au bercail - en particulier à l'écoute d'un titre comme Sanguine qui n'aurait pas dépareillé sur ce chef-d'œuvre.

Memorial ne serait pas ce qu'il est sans son producteur : Waldemar Sorychta le magnifique. Présent à tous les niveaux - tenant même la basse (ce qu'il faisait déjà, se murmure-t-il, sur Wolfheart), l'homme a permit de faire de cet album un véritable hommage aux arts métalliques noirs des mid-nineties, rappelant tour à tour les plus grands noms de l'écurie Century Media. Comment ne pas penser à Tiamat à l'écoute de Sons of Earth ou encore à Samael sur le génial Upon the Blood of Men ? Memorial fait aussi une belle révérence à Bathory. Le plus simple pour s'en apercevoir est de parcourir le livret, mais le plus intéressant est d'écouter attentivement la seconde partie de Best Forgotten, sur laquelle plane l'ombre tutélaire du maître Quorthon. Achetons Memorial, disponible depuis un petit moment déjà, et rendons à Moonspell l'honneur qu'il nous fait en proposant un tel album ! Voici un groupe véritablement composé d'artistes et mené par un esthète du metal, qui aura su reconquérir un de ses « vieux » fans. Bien sûr, Memorial n'est pas Wolfheart. Mais il reste essentiel.

Back in the, hum, "cattle" is how I feel when listening to Moonspell’s latest outing, Memorial. Having been disappointed by almost everything the band did after Irreligious, I truly wasn’t expecting anything by now. Well, let me be clear on that point : Memorial is an absolute fuckin’ monster of an album. I just can’t believe how it totally blows me away each time I listen to this friggin’ behemoth. As a matter of fact this blackest monolith is deeply rooted in the colder-than-death dark metal of the nineties, the very one from which Moonspell rose in the first place – no wonder this is Sorychta-produced. Spiriting away many ghostly names of yore and today, such as the Frost, Bathory, Tiamat, and Samael, Memorial is, to this day, Moonspell’s biggest achievement in this part of metal. You’ve been warned : this is occult, dark thrashing death metal, an ill-scented spell not for the faint-hearted. Once again, I just can’t believe it – I’d have never expected such a somber and violent return to form from the foggy wolves.

Memorial (SPV, 2006)

01 In Memoriam
02 Finisterra
03 Memento Mori
04 Sons of Earth
05 Blood Tells
06 Upon the Blood of Men
07 At the Image of Pain
08 Sanguine
09 Proliferation
10 Once It Was Ours !
11 Mare Nostrum
12 Luna
13 Best Forgotten
14 Atlantic (bonus track)


Le Myspace de Moonspell.