lundi 21 août 2006

R.I.H.

Jon Nödtveidt s'est donné la mort par arme à feu entre le quatorze et le quinze août 2006, faisant définitivement entrer Dissection au panthéon des légendes du metal extrême nordique. Entre le gamin rigolard de quinze piges visible sur une vieille vidéo de Therion (eux-mêmes pas vraiment plus âgés) et l'ex-taulard ombrageux et dérangé - car ayant la cervelle polluée par quelque secte millénariste - de la fin de sa jeune vie, difficile de cerner le bonhomme... La vérité se trouve certainement quelque part entre ces deux extrêmes.

Après avoir joué comme il se doit dans quelques combos thrash sans avenir (Siren's Yell et Rabbit's Carrot), Nödtveidt fonde Dissection et tutoie l'excellence dès la démo The Grief Prophecy, facilement trouvable aujourd'hui sur le digipack The Past Is Alive édité il y a une dizaine d'années chez Necropolis. Malgré quelques participations à divers projets (notamment Ophtalamia, The Black et le délire « starwaresque » Vondur) et une fausse note (De Infernali, une tentative techno-épico-sataniste aussi fumeuse qu'embarrassante), l'histoire ne retient aujourd'hui que Dissection, qui sur trois albums aura au moins commis deux chefs-d'œuvre.

Le death-black metal occulte et obscur, à envisager comme un véritable sortilège sonique et sonore, est tout entier contenu dans un morceau comme Unhallowed (Storm of the Light's Bane), et Dissection, avec son inimitable touche heavy et son goût pour les sombres arpèges acoustiques, en est définitivement le seul et unique dépositaire malgré quelques bons succédanés (Necrophobic, les pilleurs de Setherial, Sacramentum, Swordmaster, Naglfar, Lord Belial dont l'histoire est fortement liée à celle de Dissection...). Fermez le banc, l'histoire s'achève ici.

Jon Nödtveidt took his own life some days ago - little more did Dissection need to become a legend in its own right. Watching him the other day at age 15 in the Therion DVD “Celebrators of Becoming”, and knowing what he had done, become and been through, is kind of a weird feeling. Musically speaking I love everything Dissection ever did since hearing Storm of the Light’s Bane. Its brand of poisoned, beautifully morbid thrashin’ blackened metal is now a big niche in metal’s subgenres, but none of its impersonators has ever created such kaotic, frozen musical storms as the ones expelled by Dissection. May the ground rest easy on his soul !