samedi 20 décembre 2008

Uzi Suicide

Slash a beau écrire aussi mal qu'il joue bien de la guitare (on est loin du style destroy, férocement drôle et irrévérencieux d'un The Dirt - peut-être qu'une traduction française signée Despentes rehausserait un peu la qualité littéraire de l'ouvrage, cf sa chouette version de la bio des Ramones), sa biographie reste intéressante et passionnera n'importe quel fan des Gunners. On en aura pour son argent, bien que votre serviteur ne soit pas peu fier d'avoir payé son exemplaire neuf, quatre euros au lieu de trente, grâce à une supposée marque sur la tranche, invisible à réception... A consommer sans modération, avec une bouteille de Nightrain à portée de main.

Les inconditionnels du GNFNR canal historique seront comblés - la genèse des plus grands titres est dévoilée, beaucoup de demi-mystères sont levés (qui est la brune fatale au regard de feu immortalisée sur l'épaule d'Axl, pourquoi ne faut-il jamais honorer une demoiselle en tandem avec Izzy Stradlin, qu'est devenue My Michelle...), et malgré les écueils inhérents au genre, difficile de poser le pavé pour qui s'est un jour intéressé à la carrière de Guns N' Roses, ce cirque ambulant et autodestructeur plus instable qu'un pain de nitroglycérine convoyé par Yves Montand et Charles Vanel. En voici un très court extrait, plutôt étonnant et relevant carrément du domaine du fantasme :

« I crashed wherever I could, and did whatever came to mind, and there was a point in there when I hooked up with Dave Mustaine of Megadeth. We became friends ; he was strung out on smack and crack and he lived in the same neighbourhood, so we hung out and wrote songs. He was a true, complete fucking maniac and a genius riff writer. We'd hang out, smoke crack, and come up with major heavy metal riffs, just fucking dark and heavy as hell. Sometimes Dave Ellefson would join us ; we got along great, we wrote some great shit. It got to the point, in our drug-fueled creative zone, that we started seriously entertaining the idea of my joining Megadeth. Guns was in a holding pattern, after all, and I was high enough to consider all kinds of bad decisions. Dave Mustaine is still one of the most genius musicians I have ever jammed with, but still, in my heart of hearts, I knew I couldn't leave Guns ».

Slash, par Slash et Anthony Bozza, édité chez Harper Collins (2007)

I like Slash since forever : the man has always been a classy motherfucker ready to crash and burn - he just won’t ever learn. Like everyone these days it seems, he just released his bio. Badly written, but oh so fuckin’ trippin’. Have a drink or ten of Nightrain, and enjoy the ride in downtown L.A. from 1983 to 1991 (we don’t give a flyin’ fuck about what comes before and after, don’t we ?), when GNR was the (other) meanest, harshest bunch of lewd motherfuckers you can imagine. Now, who said “never stop the madness” ?

...et toujours :
Régime sec
With your bitch slap rappin' and your cocaine tongue / You get nuthin' done

lundi 27 octobre 2008

We are death (magnetic)... Fukk you !

L'heure est venue de faire la chronique impossible. Celle de Death Magnetic, qui n'en sera pas une puisque je vais délaisser l'analyse clinique - ce qui arrangera d'ailleurs toutes les parties, on n'est pas là pour réfléchir. Autrement j'aurais chroniqué le SUP. Comment ne pas commencer par ce constat : on a beau en penser ce qu'on veut, verser sa bile ou faire dans son fute en rosissant d'émotion, Metallica, en 2008, ne laisse toujours personne indifférent, et surtout pas ceux que l'on a entendu le plus - vous savez ? Ceux qui ont feint l'indifférence, ces lols-là qui nient en bloc à cent lieues de se douter que les silences et la jalousie ne les guettent plus, ils leur sont déjà tombés dessus depuis un bail.

Commençons donc par emmerder suprêmement les petits croûtons métrosexuels de Deathstars, qui sont à l'indus en carton-pâte ce que le Johnny Walker / coca est au bourbon, c'est-à-dire de la merde. Et qui ont piteusement tenté de récupérer l'actu en chougnant que la typographie du titre et la tonalité de couleurs de Death Magnetic leur auraient été volées - pensez-donc, il y a même un titre qui s'appelle Cyanide. On rappellera donc à Deathstars, dont l'unique titre de gloire est que le frère de Jon Nödveidt en fait partie, qu'ils se masturbaient encore sur la photo de leur cousine quand Jaymz sautait leurs mamans après un concert à Copenhague en 1986. Et pour ceux qui s'en souviennent, on rappellera aussi qu'Ophthalamia, c'était de la merde. On passera tout aussi vite sur l'avis péremptoire et abruti de la horde Averse Sefira, en leur rappelant que non, Death Magnetic ne ressemble pas à ...Justice, et que non, l'album ne recycle pas les riffs de Master. Jouer du black metal rend sourd, se masturber aussi, difficile de prendre sérieusement en compte l'avis de Deathstars (ont-ils piqué le mot death dans Creeping Death ?) et d'Averse Sefira. Et d'abord, on ne joue pas de black metal en Amérique, encore moins au Texas. Non mais. A moins de s'appeler Absu, mais eux c'est pas pareil, ils ont des noms occultes et des pochettes signées Marschall ; ils ont le droit. Et à ma connaissance, personne dans Averse Sefira n'a auditionné pour Slayer.

Bref, impossible d'esquiver le tsunami : la une du Monde (qui s'est fendu d'un article pédagogique sur le thrash, saluons un geste que ne feront jamais, on l'espère, les Inrocks), une chronique sur France Info, quelques TV dont un Taratata voyant Jaymz imiter avec malice Mustaine (simple : pincez-vous le nez et dites une saloperie sur Metallica)... On aura donc pris Death Magnetic en pleine poire. L'album est plutôt très bon, avec quelques classiques instantanés (Broken, Beat & Scarred, morceau le plus heavy de Metallica depuis Sad But True ; The End of the Line ; le slayerien My Apocalypse), mais aussi quelques ratés (The Day That Never Comes, qui n'arrive effectivement jamais, ou encore l'affreux Unforgiven III). Outre sa structure classique (tueries en ouverture, longue power-ballad en quatrième position, instrumental antépénultième bousculé par une méchante boucherie à la fin), Death Magnetic nous rappelle pourquoi nous nous sommes tant aimés : le parfum de ...Justice est bien là, c'est vrai, mais le disque est tout sauf mécanique, peut-être même trop groovy à mon goût - ce qui ruine notamment le potentiel de Cyanide. Lars fait du Lars, Jaymz sait parfaitement comment faire rimer machine avec gasoline et Kirk abuse de sa wah-wah comme Emile Louis d'une jeune COTOREP : pas de surprise, c'est l'obus calibré que la battery se devait de tirer. Death Magnetic a cependant cela de magique qu'il est sincère, ça s'entend et ça se voit sur ses géniteurs. Parait que le bassiste a changé, mais nous parlons de Metallica : on s'en fout.

Death Magnetic n'est pas l'album de la décennie (qui est assez fou pour le penser ?), mais il est signé Metallica, et aucun de ses riffs plombés n'auraient pu être pondu par quelqu'un d'autre qu'Hetfield. We die hard, crache-t-il sur Broken, Beat & Scarred - et c'est vrai que ce sont des putain de durs-à-cuire. Les groupes d'émoi-shit à la In This Moment I Was Dying Beyond The Horizon sévissant actuellement auront crevés la bouche ouverte depuis longtemps que les kids du monde entier continueront d'accrocher les horsemen aux murs de leur chambre. C'est sans espoir : l'apostasie n'existe pas dans cette religion. Les chiens aboient, la planète-caravane passe, et moi, comme Coluche, je-me-marre. 

Just fuckin’ buy fuckin’ Death Magnetic. There’s “Metallica” written all over it, so JUST FUCKIN’ BUY FUCKIN’ DEATH MAGNETIC. And learn French if you want to know more – I’m too tired to explain the unexplainable.

Death Magnetic (Vertigo / Universal, 2008)

01 That Was Just Your Life

02 The End of the Line
03 Broken, Beat & Scarred
04 The Day That Never Comes
05 All Nightmare Long
06 Cyanide
07 The Unforgiven III
08 The Judas Kiss
09 Suicide & Redemption
10 My Apocalypse

Le site et le Myspace de Metallica.


...et toujours :

Habemus Metal...
Hammer of Justice still crushes you
Read the Lightning
Vingt ans déjà !
SKOM : un divan pour le monstre

dimanche 12 octobre 2008

Folk You !

Martin Walkyier (troisième sur la photo en partant de la gauche), c'est un mec que j'ai toujours aimé, et pas qu'à cause de sa chouette carrière marquée par les excellents Sabbat (dans lequel officiait aussi Andy Sneap) et Skyclad. C'est un peu le père tranquille du folk metal, le sage revenu de tout qui dispense désormais ses réflexions au coin d'un pub, loin de la scène dont il est aujourd'hui (presque) retiré, pour peu qu'un bock se trouve à portée de main. Que pense-t-il de ses enfants terribles, les Finntroll et autres Turisas actuels ? Peut-être pas grand-chose, après tout. Dans le dernier Terrorizer, monsieur Walkyier remet ainsi plaisamment quelques pendules à leur place (pour citer notre Johnny plus très national, fiscalement parlant) et nous livre sa définition du folk metal, que je partage totalement. Car enfin et nom de dieu, ça me fait chier, ce glissement sémantique qui s'est produit au fil des ans et qui a finit par confondre totalement folk, viking, pagan metal. Pour ces deux derniers, je n'ai besoin d'aucun Ensiferum ou autre Korpiklaani (qui me font immanquablement penser au Cocu magnifique de Crommelynck, certainement la faute aux cornes et aux bois d'élan) - la trilogie miraculeuse de Bathory me suffit amplement.

Non. Le folk, c'est d'abord et avant tout la chanson populaire qui raconte l'histoire du pauvre Joe, qui vient de se faire larguer, qui n'a plus un penny mais qui va quand même le dépenser au pub pour oublier qu'en plus, son job est merdique. Et ça, c'est Skyclad. Comme le dit Martin, « I'm a working class guy and this music strikes a chord in people's hearts. Metal and folk both have the same kind of energy and honesty, it's the music of the people, it's about the suffering of working for a living ». Bref, le folk, c'est la pop d'antan : une forme d'expression populaire qui parle des gens, aux gens, et qui ne nécessite qu'une guitare aussi débranchée que désaccordée pour, malgré tout, retourner un pub (demandez aux baleines silencieuses qui croisent sur la Lune, elles confirmeront). Toutes ces considérations et ce recentrage étymologique ne doivent cependant pas occulter la réalité du caractère profondément païen et mystique de Skyclad : c'est bien en cela que lui sont affiliés de nombreux groupes de metal plus actuels, souvent qualifiés, parfois par abus de langage, de « folk ». Mais dénaturer la vraie signification d'un terme, je crois que ça me gonfle autant que d'être en camping à côté d'une famille allemande.

Enfin et pour finir... une pensée pour Keith Baxter, premier batteur et membre fondateur de Skyclad, décédé il y a quelques mois. Après avoir enregistré les cinq premiers albums du groupe, il s'était illustré ensuite, notamment, dans Therapy?. That's all... folks !

We’re not hearing that much from Martin Walkyier these days, and that’s a shame ‘cause the man is the real deal when it comes to real folk metal (I’m thinking of Skyclad here and not carnival bands playing in stags skins with a part-time accordion babe). You don’t need no Ensiferum nor Korpiklaani when you got Bathory and Skyclad, don’t you ? And, isn’t folk in the first place songs about poor ol’Joe losing his work and wife and drowning his sadness in the nearby pub ? As Walkyier once said, « I'm a working class guy and this music strikes a chord in people's hearts. Metal and folk both have the same kind of energy and honesty, it's the music of the people, it's about the suffering of working for a living ». Ok Martin, let your music do the talking (and, ok darling, hand me a beer while I’m listening to fuckin’ Skyclad, ‘cause drinking water while listening to it is a well-known cause of slow death).

Le site de The Clan Destined, le dernier projet musical connu de Martin Walkyier.
Le Myspace de Skyclad.

vendredi 10 octobre 2008

Deutschland über alles

« La réaction du monde métallique à Endless Pain fut extraordinaire. Nous avons joué pour la première fois sous le nom Kreator à Velbert (Allemagne), avec nos copains Violent Force qui faisaient aussi partie du HMFCV (Velbert Heavy Metal Fan Club). Ensuite, nous avons été invités à faire des premières parties en Belgique, au Danemark et en Bavière, ce qui était un truc énorme pour nous. L'underground se manifestait via des lettres venant du Brésil, du Chili, de l'Amérique du Nord et même de l'Europe de l'Est - mon cercle de correspondants s'élargissait rapidement... Nous savions que le deuxième album que Walterbach nous avait commandé, dont la sortie était programmée dix mois après le premier, se devait d'être encore plus violent et intense que tout ce qui s'était fait jusque là.

Walterbach avait embauché aux manettes Harris John, qui avait travaillé avec Helloween et Slime. L'enregistrement de Pleasure to Kill fut un peu plus discipliné que celui de Endless Pain, malgré la présence de nos copains Stoney et Grave Violator venus nous accompagner à Berlin (histoire de s'amuser un peu après les sessions). Finalement, on avait un peu l'impression de partir en voyage en famille ! L'album fut bouclé en deux semaines et le mixage final dépassa toutes nos espérances, jamais nous n'aurions imaginé avoir un tel son. Après la parution de l'album, on a fait quelques concerts, notamment avec nos héros de Celtic Frost. La presse spécialisée soutenait Pleasure to Kill et, chose bien plus importante, les fans l'ont adoré ! Le jour où j'ai appris qu'une tournée se montait avec Rage et Destruction fut un vrai choc, mais là où j'ai presque eu une attaque, c'est quand j'ai appris que VoiVod comptait nous amener aux États-Unis. »

Mille Petrozza, commentaire intégré à la réédition de Pleasure to Kill / Flag of Hate (Noise, 2000).

After Endless Pain had been released the response in the metal world was pretty amazing. We played our first concert under the name kreator in Velbert, Germany, with our HMFCV friends of Violent Force and were invited to play shows in Belgium, Denmark and Bavaria which was very exciting for us. The underground scene reacted with letters from Brazil, Chile, North America and even Eastern Europe as my circle of penpals was growing rapidly.... We knew that the second album Walterbach had asked for ten months after the release of the first one had to be even more brutal and intense than anything there was in metal up to that point. Walterbach hired Harris Johns who had worked with Helloween and Slime and the production was a little more disciplined than our first one, even though our old friends Stoney and Grave Violator came to Berlin with us just to hang out and party after the sessions - so the whole thing turned out to be a little bit like a family trip. After two weeks the album was done, and when we heard the final mixes for the first time we were more than happy since the sound was even better than we thought it could ever be. After the release we played shows with our faves Celtic Frost and the press seemed to be really into Pleasure To Kill. But way more important - the fans loved it! On the day I heard that there is gonna be a real tour with Destruction and Rage I almost freaked out, but when I heard that VoiVod were planning to take us out in the United States I almost had a heart attack (Mille Petrozza, Pleasure To Kill re-release liner notes).

...et toujours :

Kreator : des croches accrocheuses qui caracolent dans mon crâne...
Stream of (social) Consciousness
Heureusement qu'on se faisait ch**r dans les centres de jeunesse allemands !

mardi 23 septembre 2008

Killed by death !

Dix ans de bons et loyaux services au sein de Sodom. Voilà ce que le monde du metal retiendra de la vie de Chris Witchhunter ! En cette époque lointaine où les productions thrash ultra-rhénanes étaient si approximatives et cacophoniques qu'elles en préfiguraient, longtemps à l'avance, le raw black metal, Sodom faisait figure de fer de lance - notamment grâce à ce brûlot satanique qu'est Obsessed By Cruelty et que je vois un peu, toutes proportions gardées, comme le Seven Churches européen - une relecture, plus crue encore, du célèbre Black Metal craché par Venom quatre ans auparavant. Une imagerie remplaçant la précédente, c'est le visage « militaire » de Sodom qui marqua cependant son époque : le diptyque formé par Persecution Mania et Agent Orange, aux pochettes griffées Andreas Marschall (le Ed Repka local), demeure pour votre serviteur l'apogée du bon goût à la teutonne (après la saucisse au râpé de patates).

N'écoutez pas les mauvaises langues persiflant que Chris Witchhunter aurait été victime de la boisson - il a été tué par la mort, comme vous dirait le père (à double-titre, concernant Sodom) Lemmy. Il parait même, figurez-vous, qu'il est mort de son vivant ! Bon, c'est vrai, une passion immodérée pour la bouteille lui vaudra de se faire expulser du groupe manu militari au début des années quatre-vingt dix... Au rayon Spinal Tap, Sodom se débrouille d'ailleurs pas mal question batteurs (mais précisons qu'Herman Rarebell ne fut jamais pressenti pour s'asseoir sur le tabouret). Une petite curiosité, plutôt méconnue me semble-t-il : Witchhunter joignit durant une courte période Quorthon au sein de Bathory. Selon la légende, volontiers racontée par l'inénarrable Tom Angelripper (des poètes, je vous dis), il réintégra Sodom avec pour seule explication : « pas assez de bières, là-bas » !

Quoi de mieux, pour découvrir un batteur, qu'un album live ? Le meilleur hommage que l'on puisse rendre à Witchhunter, c'est peut-être de réveiller les morts avec un bon vieux Mortal Way of Live de derrière les fagots (préférez à l'odieux cd officiel un pressage pirate reprenant l'excellente pochette du vinyle original). Un enregistrement public (sic) quelque peu précoce, c'est vrai, mais pas si mal enregistré cependant, et possédant un charme que l'on peinerait à retrouver aujourd'hui (et chez qui, d'abord ?). Alors certes, on notera quelques flottements au niveau du jeu de Witchhunter, mais on remarquera aussi qu'il l'infusait d'une bonne dose d'inventivité - des plans simples, mais auxquels fallait-il encore penser, en quelque sorte. Auf Wiedersehen, vieux poivrot !

Chris Witchhunter, or ten years of raising hell with Sodom… You can hear the guy on the groundbreaking record Obsessed By Cruelty, a true masterpiece when it comes to early, European thrashing black metal (yup, I just said thrashing black metal. You can use it if you feel like to). Witchhunter has just been promoted to Subterranean Truffle Inspector – or killed by death, put it the way you like it. It is a shame and he knows it. I believe the best way to honour his final hangover is to put your old Mortal Way of Live cd on your stereo while staring at its perverted cover. Auf Wiedersehen Chris, you old fart ! I really liked you (even if you were German – nobody’s perfect).

vendredi 12 septembre 2008

Habemus Metal...

...et au delà du clin d'œil à nos Killers nationaux, je rajouterai : duas et bene pendentes - il en a deux, et elles sont bien pendantes ! Au terme d'une journée homérique, l'objet tant convoité est mien, il ne m'aura coûté qu'une petite course contre la montre pour l'enlever à son méchant petit bac. Travaillant en plus dans un endroit assez excentré (à ma gauche, un labo de quarantaine, à ma droite, une zone industrielle avec un Cora dont l'accueil m'a assuré avec aplomb et erreur que Death Magnetic ne sortirait que lundi prochain - c'est-à-dire jamais), il ne me restait plus que la perspective de tracer en centre-ville à dix-sept heures trente, vous savez, l'heure des cons qui débauchent... comme moi. La différence étant qu'eux ne vont pas chercher le dernier Metalloche !

Bref il est là, et comme dit en latin, il est méchamment couillu. Mais est-il bon pour autant ? Lars Ulrich a-t-il découvert la double pédale ? James porte-t-il toujours les marcels de son carrossier, tire-t-il encore sur des nids d'oiseaux ? Une chose est sûre, Death Magnetic mérite une notule métallique... Bientôt sur votre écran, une chronique vraisemblablement totalement subjective, mais dont j'assumerai sans faillir toute l'outrecuidance et la mauvaise foi. Nom de dieu. Ceci après avoir rendu, je pense, un petit hommage au récemment décédé premier batteur de Sodom : first things first.

Man, I have been working - daydreaming - all day long, next to the leggy, bossy creature that serves as my superior. How exciting. Well I wasn't exactly dreaming about nasty things involving the above-mentioned hypersexual, female glass-wearing specimen (like fucking her like there was no tomorrow). No - I was thinking about D-Day, which is today, you know : the release of Metallica's latest. I tried to get ahold of it at noonbreak, speeding at the record store : fuckers working there told me that I was mistaking and that it wasn't D-Day, which is today, you know : the release of Metallica's latest. Fuck, I knew it was, 'cause I always know better when it comes to Metallifuckin'ca. At the end of the day, rushing like a fuckin' droogie heading for his final fix, I finally bagged it at Fnac. Well - is Death Magnetic worth the wait-and-run ? Yeah. Is there any need going into further analysis ? No.

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samedi 2 août 2008

Coke En Stock

Le problème numéro un de Nikki Sixx ? La reconnaissance. Le songwriter de Mötley Crüe, quelque peu méprisé par les gardiens du temple de la musique populaire, ne sera jamais reconnu - pas par les gens qui « comptent ». L'univers du glam, comme on l'appelle aujourd'hui (on rappelle que les publications d'époque parlaient de heavy metal), c'était un peu la cour des miracles. Sortir de ce carcan ghettoïsé, et plus tard, tourné en ridicule, était une autre histoire. Jugez plutôt : la seule fois que les Cröütes inspirèrent les respectables et chiatiques Dire Straits, ce sera pour écrire Money For Nothing. Et si les Stones voyaient Axl et sa bande comme leurs fils plus ou moins naturels, ils n'eurent pas ce doute de paternité pour le Crüe. Notre ami n'atteindra jamais le statut dont il rêvait : une reconnaissance à la Springsteen et une aura à la Lou Reed, qu'il vénère. Question de respectabilité - il est plus chic d'être, comme Guns N' Roses, le rejeton des Stones et de Led Zeppelin, plutôt qu'un bâtard enragé, fils morveux des Dollz et de Kiss. C'est ainsi, et Sixx, au gouvernail du Crüe depuis le début, en a pris son parti. Ça l'a longtemps tué à petit feu, mais le bonhomme a compris qu'il n'avait pas que de la musique à vendre : en bon ricain, il sait que son produit-phare, son fond de commerce number one, c'est lui-même. D'où ces Heroin Diaries, carnets intimes hilarants, révoltants, désespérés. Et respectueux, il va sans dire, de la sainte-trinité du rock : la musique (un peu), le cul (beaucoup) et la came (plus qu'une armée de curés défroqués ne pourraient en bénir).

Exhumé d'une époque tourmentée, centré sur 1987 (Girls, Girls, Girls), ce journal réassemblé est composé d'un patchwork de notes griffonnées par Nikki Sixx. Totalement dérangé, rendu psychotique au sens premier du terme par ses multiples addictions, le bassiste livre des centaines d'anecdotes, de réflexions et de ressentis couchés sur papier, que ce soit chez lui, dans la fameuse « drug house » de Van Nuys, ou en tournée dans la chambre d'un palace. Le lecteur est constamment ballotté d'un extrême à l'autre : au rayon comédie, la limousine noire dépêchée par les loustics pour leur livrer de la poudre alors qu'ils pêchent (à tous les sens du terme) sur un lac de montagne, déboulant sous les yeux médusés de touristes (Sixx et Lee, tellement défoncés, passent la nuit sous leur tente à croire qu'ils sont sur un tapis-volant)... Dans le style tragique et romanesque (donc rock star), on retrouve, quelques pages plus loin, un Sixx solitaire et héroïnomane au dernier degré qui, tout millionnaire qu'il soit, s'administre un shoot sordide dans les chiottes à la turque d'un bar crasseux. L'eau qu'il utilise pour procéder à l'ébullition dans la cuillère ? Je vous laisse deviner. J'ai pourtant ingurgité quelques bios pas piquées des vers, mais on hallucine littéralement à chaque page écrite par ce survivant qui, il le sait aussi, est né sous une putain de bonne étoile pour être encore là, pas si mal en point - malgré de multiples overdoses et une quasi-mort clinique (expérience narrée dans Kickstart My Heart).

Valeurs ajoutées essentielles à ces Heroin Diaries, de multiples personnages interviennent, authentifient et commentent, avec vingt années de recul, les événements consignés en ces pages. Et le moins que l'on puisse dire... c'est que Sixx en prend pour son grade ! Faut dire que Nikki semblait être, comme il se voit qualifié à maintes reprises, un sacré trou du cul - il faut voir notamment la façon dont le sick muthafucka considérait les filles. À peine son affaire faite, pour peu que son état le permettait, que la demoiselle se voyait dégagée de la chambre d'hôtel afin que monsieur puisse passer la nuit à se camer sans avoir à partager ! Comme il le dit lui-même, « les filles, c'était le truc de Vince - une groupie venait à peine de le quitter que deux autres entraient dans sa piaule. Moi, j'aimais bien les filles, mais j'étais amoureux de la drogue ». En parlant d'hôtels, on mentionnera l'incroyable aventure japonaise (les dates nipponnes du Girls Tour) - lire la péripétie du stand de tir improvisé dans les couloirs du Hilton tokyoïte... Tommy et Sixx, déchirés, se trompent de flingue : au lieu d'une arme à air comprimé, c'est avec un pistolet de détresse chargé de fusées éclairantes qu'ils font feu ! Et gare aux japonais mécontents : il semblerait que la phrase préférée des Toxic Twins, durant le séjour, fut un élégant « on vous encule, vous avez perdu la guerre ! »... Connards, vous avez dit connards ?

The Heroin Diaries s'ouvre sur un préambule dans lequel Lemmy et Alice Cooper témoignent de l'extraordinaire dangerosité du mode de vie de Sixx à l'époque (« tu nous bats tous, mec », lâche le père Kilmister). Pourquoi ? Comment en arrive-t-on à de tels états si proches de l'Ohio ? A titre d'exemple, Sixx appelle plusieurs fois par jour sa sécurité pour signaler, depuis la penderie (sic) dans laquelle il passe son temps, des mexicains armés sur le point de l'attaquer. Avant d'accueillir ses sauveurs avec un fusil chargé... Autre absurdité récurrente : sa manie de foutre sa came aux chiottes pendant ses crises de parano, parfois plusieurs fois par nuit (phrase récurrente du dealer : « are ya fuckin' nuts or what ? »)... On croise évidemment quelques célébrités, notamment Slash qui se pissait régulièrement dessus lors de beuveries. Commentaire d'époque de Sixx lorsque sa douce lui fait remarquer cette immonde habitude : « ça m'arrive aussi ». Les fans de Skid Row apprécieront l'entrée mentionnant un gamin d'une quinzaine d'année qui, croisant le Crüe, annonce à Sixx qu'un jour lui aussi serait une star - le futur Baz, bien sûr. Enfin, Robbin Crosby de Ratt fait de fréquentes apparitions dans le livre. Le bougre ne sortira jamais de ses excès et finira par crever, obèse et séropositif, d'une overdose.

On s'esclaffe franchement à la lecture de Heroin Diaries, mais on comprend aussi que cette année 1987 est une année de sévère dépression pour un jeune type laminé par un succès même plus pensable aujourd'hui - et aussi par quelques bagages assez lourds remontant à sa plus (ou moins) tendre enfance. Une observation toutefois : rock star en souffrance, oui, mais à plaindre, voilà un pas que je me garderais bien de sauter : un tel destin n'est pas une malédiction et merci de ne pas faire passer des vessies pour des lanternes... Comme le dit l'ex-manager du Crüe, « on ne demandait à ces gamins que deux heures de travail par soir, ce n'est pas moi qui leur plantait des seringues dans les bras »... Il demeure évident que la polyaddiction de Sixx (alcool, crack, cocaïne, héroïne, prozac, somnifères, hash, méthadone, Halcion) trouve ses racines dans de vraies fêlures, exposées avec une impudeur voyeuriste. Et la reconnaissance dont nous parlions au début, dans tout ça ? Pas de réponse concernant cette quête violente qui traverse ce journal intime comme une décharge un électrocuté... Une intuition, plutôt : je ne suis pas sûr que ce soit après ceci que court Sixx aujourd'hui. Toujours rebelle dans l'âme (je maintiens que pas une scène ne fut plus extrême que celle du hard rock américain des années 80), mais plus vieux, plus sage, le sick motherfucker se fait désormais philosophe à ses heures, partageant plus d'un trait avec Lemmy : après eux, le déluge...

Un mot rapide sur l'objet : il est esthétiquement superbe, depuis sa charte graphique mariant invariablement trois couleurs (le noir pour l'anarchie, le blanc pour la poudre et le rouge pour le sang, menstruel ou dégouttant des seringues) jusqu'aux illustrations stylisées, paraboles symbolisant l'état de déchéance de Nikki Sixx. Enfin, et l'on finira avec ceci, le tout est parsemé de photos d'époque plutôt parlantes (polaroids de groupies à poil, de roadies en train de sniffer, etc). Si votre mère est dessus, ne vous inquiétez pas - les yeux sont le plus souvent barrés de noir. J'espère seulement que ce n'est pas celle qui pose avec, hum... la bouteille de champagne.

Nikki Sixx and Dave Mustaine share the same number one trouble : an unsatiable need for acknowledgement (and for a good measure, add a pinch of abandonment issues). Nikki never really reached this “classic songwriter” status he dreamt about – the Crüe is basically too raw, unpolished at heart and will forever remain as an underdog in US popular music. Unlike GNR if you see what I mean. Well I believe the man really came to terms with it – rather than music, he now concentrates on his number one private business : himself. Hence these Heroin Diaries, packed with funny as hell tour-stories revolving around, well… sex, drugs, and rock ‘n’ roll - but nonetheless a violent and dangerous quest about finding himself. What a journey to hell and back again...

The Heroin Diaries : A Year in the Life of a Shattered Rock Star (Nikki Sixx, avec Ian Gittins, chez Pocket Books)

Le site et le Myspace de Nikki Sixx.


...et toujours :

Cacharel - for sixx muthafukaz only
Shout at the « needle » !

lundi 28 juillet 2008

Satan l'habille

Plusieurs choses. D'abord, que Gaahl, l'homme qui ne cligne jamais des yeux même lorsqu'il éternue, soit sorti du placard n'est pas un évènement en soi. L'homme a oublié d'être stupide et semait assez de petits cailloux, ces derniers temps, pour ne prendre au dépourvu que les aveugles. Enfin, quiconque a entr'aperçu ses peintures (notamment dans le documentaire de Pete Best) ne pouvait plus ignorer la baleine sous le gravier. Qu'il soit gay, grand bien lui fasse - le terrain a été défriché par Monsieur Halford avec pudeur et classe (comme toujours) depuis un moment déjà. Et que le norvégien fasse partie de la scène black metal, on s'en contrefiche plus encore - je ne vois pas d'incompatibilité majeure entre ceci et cela... Il ne reste guère plus que la scène glam / hair metal US pour rester fondamentalement hyper-hétéro, hyper machiste et souvent homophobe - un paradoxe qui n'en est pas un pour ceux qui la connaisse (comme le répétait à l'envi les bagarreurs de Mötley Crüe, « on porte peut-être plus de maquillage que toi, mais ça ne va pas nous empêcher de te botter le cul »).

En revanche, le sel de l'affaire qui nous concerne, c'est cette ligne de fringues que s'apprête à lancer Gaahl, allié pour l'occasion à la styliste Sonja Wu. Destinée aux femmes, cette collection se propose, dixit Gaahl, de « révéler leur élégance et leur féminité » à ces dames. Enfin, le nom choisi pour cette ligne, Wynjo, signifie « bonheur » en vieux norrois. Quant à Infernus, ancien et désormais honni acolyte de Gaahl, il n'est pas oublié : des costards lui sont régulièrement taillés sur mesure... Lancement prévu pour septembre, à Bergen !

Ok, Gaahl’s a happy gay man. So what – who gives a shit about it except lowlifes endlessly theorising what black metal should or shouldn’t be, should or shouldn't fuck ? Then again, is it really a surprise – I don’t think so. Same went years ago with God (well, I mean Rob Halford). No, really, what struck my attention wasn’t Gaahl’s sexual life, but his unexpected, coming-soon clothing line, Wynjo. Art, unlike private life, politics or whatever the fuck you want, knows no compromise. And if a true artist you are, so it is, flowing everywhere around you, using every channel it can find, be it haute couture or black fucking metal.

...et toujours :

Under the Sign of Moltonel

jeudi 17 juillet 2008

Bad Moon Rising

Pour les trous du culte, dont j'ai longtemps - mea culpa - fait partie quant à ce sujet, Moonspell n'a rien fait de bien après Wolfheart. Allez, disons Irreligious (ironiquement l'album le plus « commercial » des portugais). Pour les pas-finis, ça peut même remonter jusqu'à Under The Moonspell : le ridicule ne tue pas, c'est parfois dommage. Pour ma part, j'ai redécouvert Moonspell sur le tard et si les expérimentations d'un papillon me laissent décidément de marbre, c'est avec plaisir que j'ai goûté aux bonnes feuilles de l'antidote, des ténèbres et de l'espoir. Bref, les sorties de Moonspell m'intéressent à nouveau, et Night Eternal n'a pas dérogé à la règle - le fait qu'il m'ait déçu est une autre histoire. Presque secondaire, finalement, mais tout de même...

Après le monument ombrageux qu'était Memorial, Night Eternal renoue avec un style mi-gothique, mi-dark metal sans vraiment choisir son camp et peine à afficher un caractère. Pour ainsi dire, c'est un album constamment assis entre deux chaises - le confort de l'auditeur ? A l'avenant. Si l'on rajoute à cela une relative panne d'inspiration (plus de fillers que d'habitude), on comprend la déception de certains, dont votre serviteur. A titre d'exemple, Night Eternal débute par un titre archi-convenu, bon au demeurant mais loin des bijoux qui ouvrent traditionnellement les albums du groupe. Dreamless (Lucifer and Lilith) n'est pas désagréable, mais trahit particulièrement cette redondance : l'autoplagiat n'est pas loin dans cette romance symbolique au riff mélancolique trop entendu. Histoire de ne pas être trop dur avec Moonspell, qui demeure un groupe fondamental pour moi, on notera cependant le duo plutôt réussi avec Anneke Van Giersbergen, ce qui n'est pas acquis dans ce genre d'exercice de style prisé par la bande (on demeure cependant bien en-deçà d'une certaine alchimie érotique avec Birgit Zacher). Scorpion Flower s'avère en tout cas bien supérieur à l'embarrassant Luna, seule éraflure sur le granit marmoréen de Memorial. La vigoureuse seconde partie de l'album est en revanche plus intéressante pour celui qui privilégie l'aspect plus « metal extrême » de Moonspell : Moon In Mercury (gageons que si Daemonarch se voyait un jour réactivé, ce serait dans cette veine), Hers Is the Twilight et Spring of Rage sont tous trois absolument excellents. Lorgnant sur un death metal occulte et orchestral, mais si personnel, ils nous rappellent que telle est, certainement, la robe dont Moonspell se pare le mieux - cette robe aux couleurs d'un hivers singulier tempéré par la braise lusitanienne. Et suis-je le seul à trouver que les accents de domination de Ribeiro, dans ces instants, rappellent la commande impérieuse de David Vincent ?

Night Eternal est ce poids lourd dont la sortie remarquée est plutôt saluée, mais ses défauts (orientation pas assez tranchée, inspiration parfois proche du néant) sont réels et laissent l'aficionado songeur : simple baisse de forme ou signe d'une routine trop installée chez une meute déjà vieille de quinze ans ? Ces anicroches sont, comme de bien entendu, masquées talentueusement par une production trop parfaite et une jaquette affreusement clichée signée par le pénible Seth Anton Spiro (faire carrière en refourguant toujours la même pochette, ça va un moment : n'est pas Joe Petagno qui veut...). Bref, des artifices qui ne tromperont que les amateurs novices de Moonspell (ce qui n'est évidemment pas une critique) et les apprentis-vampires qui se laissent aveugler par le premier médiocre soleil noir venu. Le Moonspell que j'aime, pour faire un clin d'œil à Amorphis, c'est le Moonspell « Magic and Mayhem » : si l'on a, en 2008, notre quota de brutalité, la magie est en revanche déficitaire sur ce nouveau sortilège. Sans théoriser à outrance, et pour conclure, je ferais juste remarquer perfidement que Waldemar Sorychta n'a pas produit Night Eternal.

Wolfheart struck me so hard when it came out that I really had a hard time with its successors, except the lighter-yet-wonderful Irreligious. Thank to Memorial, here I am again, holding Night Eternal in my tiny greasy little hands. And fuck, a bit disappointed I am. Night Eternal is quite a big departure from the Memorial sound : less monumental, less “Frostian”, less oldskull. The songs are much more luxurious in shapes and sounds, everything is polished and well-executed, more “gothic” if you want to put it that way : in that aspect, the cover is a great indicator of the album’s content. Night Eternal is a great album for many and sure, I can understand it – however I prefer the granite-like darkness displayed on Memorial. Those hurting, and not mellowing, when you fall upon them... But there’s no accounting for tastes (especially mines) !

Night Eternal (SPV, 2008)

01 At Tragic Heights
02 Night Eternal
03 Shadow Sun
04 Scorpion Flower
05 Moon In Mercury
06 Hers Is the Twilight
07 Dreamless (Lucifer and Lilith)
08 Spring of Rage
09 First Light
10 Age of Mothers (bonus track)
11 Scorpion Flower [Dark Lush Version]
12 Scorpion Flower [Feeble Cut]


Le Myspace de Moonspell.

...et toujours :

Hail the Hordes !
Le grand pardon

mardi 10 juin 2008

Hail the Hordes !

Cela fait déjà quatre ans, plus quelques jours, que Quorthon (ici avec Slayer) fut retrouvé mort dans son appartement de Stockholm, même pas quadra mais victime d'un cœur déjà défaillant. Loin de moi l'envie de convoquer une atmosphère endeuillée, mais je dois reconnaître que ça m'a fait quelque chose, comme on dit : ce trois juin 2004 m'a enlevé notamment la perspective, à jamais perdue, de voir un artiste continuer une œuvre qui me parlait naturellement (et peut-être la rehausser après quelques albums, ce n'est pas irrespectueux que de le dire, moins convaincants). Ce que je peux dire, c'est que Quorthon a démontré que l'on pouvait créer à partir de rien : un paradoxal nihilisme inversé qui caractérise également le punk - frère immédiat et évident du black metal. Une guitare, un ampli et trois accords pour une carrière à la fois musicale (Bathory et Quorthon), cosmétique (la définition d'une nouvelle esthétique du chaos musical aux côtés de quelques autres) et séminale (elle fera naître tant de vocations). Quorthon, c'est une vie dédiée à un art, peut-être mineur pour certains, mais majeur pour ceux qui le comprenne et l'aime. Et sans art... l'existence n'est rien.

Rendre hommage à quelqu'un peut s'avérer une tâche ardue, et c'est pourquoi je choisis lâchement de laisser la plume à Fernando Ribeiro de Moonspell. Par l'artifice d'un texte publié sur son blog en avril 2007, soit trois ans après la mort de Quorthon, Ribeiro a en effet su à merveille traduire, par les souvenirs qu'il invoque, l'effervescence de ces années adolescentes où le metal extrême représentait tout (ou presque) pour certains d'entre-nous ! Extraits plus ou moins librement traduits... :

« Les dernières heures du septième jour de juin finissent de s'écouler - ou ce sont déjà les premières du huitième - lorsque ce satané portable émet ce son merdique annonçant la réception d'un message. Inexplicablement naît en moi un pressentiment, la sensation que quelque chose cloche. Le SMS est bref : « Quorthon est mort ». L'expéditeur est une surprise : c'est Duarte, un ami et compagnon de longue date, que la vie s'est chargée d'éloigner mais pas d'effacer. Je le rappelle immédiatement et nous parlons de ce décès et d'autres choses encore, cependant que mon esprit commence un voyage dans le temps de quinze ans.

Les premières heures de cette même nuit, quinze ans plus tôt, finissent de s'écouler. Retentit alors la vieille sonnerie d'un téléphone qui était alors encore actuel. A l'autre bout du fil, Pedro Catarino, premier guitariste de Morbid God (qui a toujours été infoutu de se trouver un pseudo sérieux). Son ton hystérique contraste avec mon incrédulité : la rumeur de ces derniers jours a été confirmée noir sur blanc : sessions d'autographes, dates, lieux et horaires, confirmés par un encart dans Blitz ! Quorthon, donc Bathory, se rend au Portugal pour la promotion du prochain album, Hammerheart. Enthousiasmés, nous plongeons pour de bon dans l'"underground", moi et mes copains : Ares, qui s'appelait encore João Pedro, Nuno Saias, et Toureiro, qui n'avait pas encore acheté la batterie de Baalberith. Nous allons rencontrer notre idole, dont l'annonce de chaque album nous fait passer des mois d'attente impatiente, et pour qui nous sautons la cantine, préférant écouter des cassettes en grillant des clopes. Nous savons que nous n'oublierons jamais ce jour - et il allait changer nos vies à tout jamais.

Six heures du matin du jour dit, toujours quinze ans plus tôt. Je n'ai pas réussi à dormir, et je me dépêche de filer au rendez-vous, engoncé dans un t-shirt Sodom. J'aperçois Jó (Theriomorphic) à l'arrêt de bus, là où se tient aujourd'hui le plus grand centre commercial d'Europe. Nous sommes arrivés très tôt, et toute la bande, endormie et rêveuse, emprunte bus, métro et bateau jusqu'aux rues mythiques d'Almada. Il y a foule au Tubitek (le disquaire qui accueille l'évènement, ndSheol), et l'on aperçoit une haute stature blonde qui se dessine en haut de la rue, à côté de Boss, son père. Mon cœur bat la chamade, nous le hélons répétitivement dans un mauvais anglais. Non loin de lui, le charismatique Miguel Fonseca de Thormentor, que nous admirons. Quorthon est parti manger en sa compagnie, et nous les suivons tandis que certains d'entre-nous repartent chercher les albums que nous avons oublié de prendre pour la session de dédicaces. Et de se cacher derrière nos hot-dogs en buvant timidement quelques bières, heureux et fiers comme Artaban ! Nous arrivons tous en même temps à la session : Zé de Decayed est là, Belathauzer avec son t-shirt des Dead Kennedys, ainsi qu'un connard avec un t-shirt des JO de Barcelone. L'unique exemplaire promotionnel portugais de Hammerheart est à notre portée, et nous échangeons nos impressions et discutons jusqu'à l'heure fatidique du retour chez nous.

J'ai croisé bien des gens que je n'aurais jamais cru rencontrer, et j'ai parlé avec bien des gens avec qui jamais je n'aurais pensé discuter un jour. Je n'ai vu Quorthon qu'à cette occasion. Nous ne nous sommes jamais croisés à nouveau, je n'en ai pas eu l'opportunité. Mais j'ai vécu ce jour de la même façon que je le vivrais aujourd'hui, et ce que nous pensions tous à l'époque est encore valable aujourd'hui, comme une lumière qui ne s'éteindrait pas. Je me suis connecté sur ma boîte mail et j'ai reçu un message d'Ares, auquel j'ai répondu. Nous n'avions plus communiqué depuis peut-être sept ans. J'ai téléphoné à Duarte. J'étais encore il y a deux semaines attablé tranquillement avec Belathauzer à la FNAC. Nous sommes toujours ceux qui pensaient que « nous n'oublierons jamais ce jour », car il a changé nos vies à jamais . Et c'est ce jour-là, d'il y a quinze ans, que nous avons célébré et dont nous nous souviendrons - bien plus que celui de sa mort ».

nota bene 1 : une vidéo tournée au caméscope ce jour-là existe, les connaisseurs y reconnaîtront quelques pointures de la scène lusitanienne - parmi lesquelles Fernando Ribeiro, déjà le même nez, mais pas encore la même coupe.

nota bene 2 : en prime, le chouette 
hommage rendu à Quorthon par Abbath & Associés sur l'indispensable album Between Two Worlds (vous savez, le meilleur Immortal depuis At the Heart of Winter).

Already four years have passed since Quorthon’s death – boy, the man wasn’t even 40. I was genuinely saddened by this unexpected news – the departure of an artist in its own right. His music still speaks to me today, and will for my remaining time. Fernando Ribeiro of the Moonspell fame wrote down some time ago a truly moving tribute about Bathory and the man behind it – above it is, roughly translated from Portuguese by your humble servant. In French, bien sûr.

Le Myspace de Bathory.

...et toujours :

Album ou le repos du guerrier 
Le grand pardon

mardi 22 avril 2008

Blackened Sorrows : Désespoirs Crépusculaires (démo)

« Forgé dans la Rage et l'Anarchie, aux heures délétères, Blackened Sorrows sème sur son passage de foudroyantes tempêtes de décibels métalliques... ». La tonitruante première phrase de la bio de ce jeune groupe donne le ton et, bon sang ne saurait mentir, reflète assez correctement l'impétuosité de l'escouade. Désespoirs Crépusculaires, une première démo, se compose de trois morceaux carrément honnêtes pour peu que l'on goûte le heavy-thrash tendance tradi, sinon fondamentaliste (laissons l'orthodoxie au black metal moderne).

Maldoror, classique opener, convoque directement l'esprit de Sortilège, le plus lettré des groupes de heavy français (au moins dans le phrasé et l'esprit à la Zouille, et pas forcément dans le timbre agréablement éraillé). Carrément sympathique, ça fait plaisir de constater que l'héritage de cette scène chamarrée, naïve et bon enfant reste vivace ! Au-delà de la filiation musicale, le thème reprend également un filon (et non pas un Villon) littéraire exploité avec constance par la french connection depuis les années quatre-vingt : on citera simplement Morsüre avec Baudelaire (dans un autre genre, j'en profite pour rendre un petit hommage à Forbidden Site et Malveliance qui adaptèrent, certes plus récemment, Artaud et Hugo) ! Bad Karma hésite un peu trop entre ses tendances old school et des références plus récentes (l'intro en harmoniques façon Machine Head) - le prix de la diversité se paie souvent comptant sur le zinc de l'auberge espagnole. Tout en arpèges résonnants, son break très marqué Bay Area (et plus particulièrement Death Angel) emmène tranquillement l'auditeur vers le dernier morceau auquel j'ai décidé de consacrer, fichtre, un paragraphe entier.

Prince des Ruines constitue sans aucun doute le premier hit de Blackened Sorrows : classieux, il explose complètement les deux autres titres et l'on franchit le seuil du « sympathique » pour embrasser celui de l'excellence (oui monsieur). La ténébreuse ligne mélodique sied à merveille à la thématique (ayant distingué le nom Tristelune, je suppose qu'il y est question d'Elric), et l'on ne peut s'empêcher de songer, à nouveau, à la très romanesque scène française de la première moitié des années quatre-vingt. Prince des Ruines est rehaussé d'une chouette partie instrumentale estampillée NWOBHM, solo à tiroirs compris, et trace, avec son agressive mélancolie, un chemin sacrément prometteur pour la bande. Un mot au sujet de la production : c'est fait maison, ça bouffe le chant (d'autant plus dommage que les textes semblent mériter le détour), mais c'est suffisant... pour l'instant ! Il serait bête de passer à côté de Désespoirs Crépusculaires : la maîtrise instrumentale est là, et la personnalité naissante (à chercher, à mon avis, dans le lyrisme puissant du troisième morceau) s'affirmera à coup sûr. A écouter et, bien sûr, à acheter : l'espoir fait vivre, c'est sûr, mais ça ne suffit pas toujours... en particulier dans le metal. A fortiori français.

French young blood, have at you ! Here comes Blackened Sorrows’ first outing, beautifully called Désespoirs Crépusculaires. Descending from a shadowing line of mighty forefathers such as Sortilège, this band is all blue, white and red, while managing to nod to American masters such as Metallica, Megadeth – and also paying its homage to the whole melodic NWOBHM scene. I don’t feel like writing too much about Blackened Sorrows : despite the lack of a good-enough sound, these youth-gone-wild misfits don’t need my words as much as your ears and curiosity. So check’em out on their MySpace (Prince des Ruines is a killer, harking back to the French nostalgic mood of our cultural heritage). And last but not least – hail David, and good luck with the upcoming album !

Désespoirs Crépusculaires (autoproduction, 2008)

01 Maldoror

02 Bad Karma
03 Prince des Ruines

Le
Myspace de Blackened Sorrows.

mardi 8 avril 2008

Hammer of Justice still crushes you

Pour beaucoup, ...And Justice For All n'est qu'une collection foutraque de riffs dont la frénésie n'a d'égale que l'ennui. Pour d'autres, c'est le kouglof de Metallica : aussi indigeste que le célèbre étouffe-chrétien alsacien, ...And Justice For All serait anéanti par sa propre densité - un trou noir au centre de l'ensoleillée Frisco. Et pour les principaux concernés, c'est un album injouable, qui ruina de par sa complexité et sa mise en place métronomique un ou deux concerts de la tournée Damaged Justice et occasionna quelques tendinites au maître incontesté du downpicking - M. Hetfield. Mais pour moi, ...And Justice For All est le sommet créatif de Metallica : une pièce majeure d'extrémité musicale contemporaine, doublée d'un album visionnaire qui contenait déjà, avec parfois quinze ans d'avance, tous les Meshuggah, Coprofago et Necrophagist de la terre - le technodeath moderne et les maîtres de la polyrythmie à la suédoise existeraient-ils dans leurs incarnations actuelles sans un morceau comme The Frayed Ends of Sanity ou les spasmes maladifs et colériques de la chanson-titre ? J'en doute. Et le phrasé guitaristique syncopé d'un Dino Cazares, le latino obsédé, doit certainement quelque chose à l'extrême et tranchante précision d'un Blackened - jusque dans le son quasi blanc, couleur majeure du disque, dès sa puissante illustration de couverture.

Le contexte musical de 1988, c'est-à-dire l'apothéose du hair metal et, bien pire encore, des synthés niaiseux du hard-FM, ne doit pas être oublié : ...And Justice For All réussît à coiffer au poteau des sucreries telles que New Jersey ou Open Up And Say... Aah ! Et pourtant, difficile de moins se compromettre : couler la violence de Venom dans des structures quasi prog et écrire un hit basé sur Johnny Got His Gun à l'heure où des camés péroxydés vendaient des palettes entières sur les roses et leurs épines, c'est largement aussi définitif qu'une déclaration du genre no fun, no mosh, no core. Et pour moi, ça les dédouane pour toujours de ce qu'ils feront plus tard - Metallica est une bête brutale mais intelligente ; c'est bien cette dualité-là qui continue de les perdre parfois. Ne comportant véritablement qu'un seul straight-thrasher (Dyers Eve), ...And Justice For All est certes intimidant de par sa richesse (il y a plus de riffs dans Justice et le monstrueux Eye of the Beholder que dans toute la carrière de Motörhead - mais c'est aussi pour ça qu'on aime Motörhead) ; plus alambiqué qu'une rhétorique soviétique et plus aigu qu'un angle à quinze degrés, mais il continue de botter le cul à neuf albums de metal sur dix, tous styles confondus, qui paraissent aujourd'hui. Enfin, preuve que les grands disques ne révèlent qu'à contrecœur tous leurs petits secrets, je n'ai remarqué que la semaine dernière que la Justice de la pochette (appelez-la Doris) était seins nus. Et pourtant, voici un album que j'écoute depuis dix-sept ans !

Metallica est aujourd'hui un groupe qui a bon dos, concentrant sur lui une quantité astronomique d'attaques (la plus absurde et ridicule étant l'épisode Napster : accuser la bande d'être âpre au gain, c'est oublier qu'elle est déjà multimilliardaire pour les cinq-cents prochaines années) et malheureusement dédaigné par pas mal de nouveaux fans de metal extrême... C'est ainsi, on ne peut pas rééduquer tout le monde (la République Populaire de Chine s'en chargera peut-être un jour), mais, question extrémisme, n'oubliez pas de me prévenir quand The Berzerker ou Xasthur (ou comment le black metal est mort) feront quelque chose d'aussi violent, sombre et artistique que Disposable Heroes ou Battery (pour citer d'autres travaux que ...Justice). Putains d'américains... On aimerait parfois tous les détester mais on ne pourrait pas vivre sans ces quatre-là.

I have had a complex relationship with ...And Justice For All, which is an extremely demanding record - I received it as a Christmas gift when I was 10 and it just took me years (years !) to get into it. Same story goes with Rust In Peace, a commanding and exigent chef-d'œuvre - now, both of them are firmly enthroned in my personal pantheon and I do believe they easily rank among top-five all-time best metal albums. But let's go back to Justice... As a pissed-off, angst-ridden yet mature record, exhaling a mecanic and inexorable rage aimed at the Big Machine, this masterpiece have its spinal cord continuously shaken by desperate spasms - those of a beast who wouldn't die after suffering the loss of one of its main limbs (Cliff Burton). Much and more has been written about its sound, a "love it or loathe it" affair - I choose the former, as I think its sharpened, clinical, almost industrially-cold chugga-crunchiness  only serves its purpose too well. I have listen to that towering, utter piece of modern extremism so many times - I still do and I always will do, 'cause hammer of justice still crushes every-fuckin-thing.

...And Justice For All (Vertigo, 1988)

01 Blackened

02 ...And Justice For All
03 Eye of the Beholder
04 One
05 The Shortest Straw
06 Harvester of Sorrow
07 The Frayed End of Sanity
08 To Live Is To Die
09 Dyers Eve

Le site et le Myspace de Metallica.

...et toujours :

Read the Lightning
Vingt ans déjà !
SKOM : un divan pour le monstre

jeudi 3 avril 2008

Certitudes...

Y'a des trucs, comme ça, qui ne nous trahissent jamais. Ce sentiment de confiance sécurisante, qui nous autorise l'abandon quasi voluptueux à de tranquilles certitudes. Summoning, c'est un peu ça : on sait à quoi s'attendre, c'est invariable à la limite du conservatisme, et... c'est ça qui est bien. Après la semi-déception de Cavalera Conspiracy (semi, car au fond de moi je n'en attendais finalement pas grand-chose, sinon plus grand-chose), il me fallait me remonter le moral métallique (bien que le récent rachat à prix cassés de quelques vieux Overkill y ait déjà fortement contribué). Après avoir commandé à un étrange canadien les deux volumes autrichiens manquant à mon intégrale (Stronghold, paru en 1999, et Lost Tales, datant de 2003), et les avoir attendus pendant trois semaines de suspens postier haletant digne du Porteur de Destin, me voici en possession de ces chroniques des Terres du Milieu. Rien du neuf sous le soleil de Mordor, hormis peut-être une légère et inhabituelle prédominance des guitares sur Stronghold - et sur laquelle on glosa beaucoup (trop) à l'époque.

Pour le reste, on est chez soi, dans de vieilles pantoufles un peu mitées mais toujours aussi confortables depuis le chef-d'œuvre Minas Morgul : minimalisme grésillant en fond sonore (des riffs black metal low-fi grattouillés de façon hypnotique pendant sept minutes sans interruption), baigné dans un mysticisme Bontempi plus efficace - en tout cas pour moi - que n'importe quel chœur de choristes époumonées. Les pochettes, ornées d'illustrations piquées sur des recueils du genre Visions de la Terre du Milieu, demeurent elles aussi immuables : typographie gothique, mise en page inchangée depuis Lugburz, encadrement joli de loin-moche de près réalisée sous Paint, et deux sempiternels portraits de Silenius et Protector en train de fumer la pipe ou de se prendre pour des arbres (oui, oui). Un petit mot tout de même au sujet du mini Lost Tales, qui eût pu se nommer « Summoning Owns You » : pas de guitare, juste des synthés craignos accompagnés de vieux extraits d'interviews de Tolkien. Un disque finalement assez pourri, mais de façon géniale, si vous voyez ce que je veux dire (comme dirait Samsagace). Indispensable pour le fan. Si pas fan, lui préférer, pour le même format court, l'épique Nightshade Forest !

Finissons sur une petite digression, ne concernant d'ailleurs pas Summoning que l'on ne saurait rattacher à aucun autre genre que le sien et qui, contrairement à l'idée reçue, n'est pas exclusivement dédié à la mythologie des Terres du Milieu : le pillage (souvent pour le pire) de l'œuvre fondamentalement chrétienne de Tolkien par le black metal et ses affidés me laissera toujours songeur... Sur ces bonnes paroles, je vais réécouter Oathbound, j'aurais ainsi l'impression d'avoir écouté le prochain album de Summoning en avant-première. Vive Summoning et les orques (je l'écris comme ça, désolé d'être français), à bas Rhapsody et les hobbits !

You won’t ever felt letdown by Summoning. Yeah, with this Austrian moody-woody black metal band, you can for sure bathe in a comfortable certainty : you know the goods will be, as always, delivered. Man, do I love conservatism. Progress is for fuckers unequipped from the start. Anyway, I just bought Stronghold and Lost Tales for two bucks on the Internet and I’m feeling like the happiest motherfucker on the face of the planet… Go figure – isn’t metal a wonderful passion ? You should all share it (I insist). Want me to talk a bit about the two aforementioned records ? Allright – here we go. Stronghold feels like, sounds like everything Summoning is doing since forever. And Lost Tales feels, sounds like Stronghold. Got it, ya bunch of hairy, greasy hobbits ?

Le site et le Myspace de Summoning.