jeudi 3 avril 2008

Certitudes...

Y'a des trucs, comme ça, qui ne nous trahissent jamais. Ce sentiment de confiance sécurisante, qui nous autorise l'abandon quasi voluptueux à de tranquilles certitudes. Summoning, c'est un peu ça : on sait à quoi s'attendre, c'est invariable à la limite du conservatisme, et... c'est ça qui est bien. Après la semi-déception de Cavalera Conspiracy (semi, car au fond de moi je n'en attendais finalement pas grand-chose, sinon plus grand-chose), il me fallait me remonter le moral métallique (bien que le récent rachat à prix cassés de quelques vieux Overkill y ait déjà fortement contribué). Après avoir commandé à un étrange canadien les deux volumes autrichiens manquant à mon intégrale (Stronghold, paru en 1999, et Lost Tales, datant de 2003), et les avoir attendus pendant trois semaines de suspens postier haletant digne du Porteur de Destin, me voici en possession de ces chroniques des Terres du Milieu. Rien du neuf sous le soleil de Mordor, hormis peut-être une légère et inhabituelle prédominance des guitares sur Stronghold - et sur laquelle on glosa beaucoup (trop) à l'époque.

Pour le reste, on est chez soi, dans de vieilles pantoufles un peu mitées mais toujours aussi confortables depuis le chef-d'œuvre Minas Morgul : minimalisme grésillant en fond sonore (des riffs black metal low-fi grattouillés de façon hypnotique pendant sept minutes sans interruption), baigné dans un mysticisme Bontempi plus efficace - en tout cas pour moi - que n'importe quel chœur de choristes époumonées. Les pochettes, ornées d'illustrations piquées sur des recueils du genre Visions de la Terre du Milieu, demeurent elles aussi immuables : typographie gothique, mise en page inchangée depuis Lugburz, encadrement joli de loin-moche de près réalisée sous Paint, et deux sempiternels portraits de Silenius et Protector en train de fumer la pipe ou de se prendre pour des arbres (oui, oui). Un petit mot tout de même au sujet du mini Lost Tales, qui eût pu se nommer « Summoning Owns You » : pas de guitare, juste des synthés craignos accompagnés de vieux extraits d'interviews de Tolkien. Un disque finalement assez pourri, mais de façon géniale, si vous voyez ce que je veux dire (comme dirait Samsagace). Indispensable pour le fan. Si pas fan, lui préférer, pour le même format court, l'épique Nightshade Forest !

Finissons sur une petite digression, ne concernant d'ailleurs pas Summoning que l'on ne saurait rattacher à aucun autre genre que le sien et qui, contrairement à l'idée reçue, n'est pas exclusivement dédié à la mythologie des Terres du Milieu : le pillage (souvent pour le pire) de l'œuvre fondamentalement chrétienne de Tolkien par le black metal et ses affidés me laissera toujours songeur... Sur ces bonnes paroles, je vais réécouter Oathbound, j'aurais ainsi l'impression d'avoir écouté le prochain album de Summoning en avant-première. Vive Summoning et les orques (je l'écris comme ça, désolé d'être français), à bas Rhapsody et les hobbits !

You won’t ever felt letdown by Summoning. Yeah, with this Austrian moody-woody black metal band, you can for sure bathe in a comfortable certainty : you know the goods will be, as always, delivered. Man, do I love conservatism. Progress is for fuckers unequipped from the start. Anyway, I just bought Stronghold and Lost Tales for two bucks on the Internet and I’m feeling like the happiest motherfucker on the face of the planet… Go figure – isn’t metal a wonderful passion ? You should all share it (I insist). Want me to talk a bit about the two aforementioned records ? Allright – here we go. Stronghold feels like, sounds like everything Summoning is doing since forever. And Lost Tales feels, sounds like Stronghold. Got it, ya bunch of hairy, greasy hobbits ?

Le site et le Myspace de Summoning.

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