vendredi 24 avril 2009

Phénix Noirs...

Deux gros retours, sans doute un peu opportunistes sans que cela soit une réelle critique, en ce moment... Les femmes et les enfants après : commençons donc par Beherit (ne cherchez pas de signification cachée à cette phrase - elle n'en a pas). Après une quinzaine d'années éloignés des crucifix et quelques tripatouillages electro (que votre serviteur n'a jamais entendus. Peut-être dans une autre vie.), les boucs sont revenus sous la forme qu'on leur connaît le mieux : un ritual black metal bestial et hypnotique, quelque part entre Sarcofago, Mayhem et Bathory. Alors pourquoi écouter Beherit si l'on possède déjà les œuvres de Sarcofago, Mayhem et Bathory ? Pour la même raison qu'en 1993 - parce qu'on aime mélanger le caca avec le pipi. En l'occurrence la soupe est correcte malgré un service que l'on devine minimal : ne laissez pas forcément de pourboire, mais si vous avez aimé une première fois, laissez-vous faire. Votre serviteur aura au moins appris que derrière Ancient Corpse Desekrator (!) se cache Sami Tenetz, cerveau des très bons et très oubliés Thy Serpent. L'album s'appelle Engram : si on vous demande pourquoi, vous direz que vous n'en savez rien.

Second come back, bien plus médiatisé sinon savamment orchestré que le retour en graisse de Beherit ; celui de Pestilence. Oui, avec Patrick Mameli, et Tony Choy, et plein de bouts compliqués dedans. Pas le Pestilence brésilien emmené par Andreas Kisser qui, s'il était reformé, aurait certainement plus de succès que l'actuel Sepultura. Autant être franc : parfois y'a des trucs qu'on sent pas, mais alors pas du tout. Et ce Resurrection Macabre, avec ce titre téléphoné, en fait partie. En clair nous n'avons pas écouté, ni acheté l'album... mais étant très fan de, notamment, Testimony of the Ancients, il était difficile pour votre serviteur de passer cette sortie sous silence. Les chroniques lues ici et là sont très mitigées et semblent converger vers cette question : pourquoi exhumer des cadavres que l'on sait n'être plus très frais ? A la décharge des musiciens, peut-être parce que le public n'est prêt à les suivre dans aucune autre aventure, malgré les intéressants C-187 et autres Gordian Knot. De la difficulté de traîner un passé glorieux... Pas d'avis donc (et vous ?), juste un léger a priori sur cet album peut-être meilleur, après tout, que le fumet qui le précède.

Engram is Beherit’s latest counterfeit child. Expect dirty ritual black metal, complete with bullet belts and hypnotised goats barking at the fuckin’ moon – in a word, candy for the ears. Another second coming to be aware of, is Pestilence’s. Aptly titled Resurrection Macabre, I won’t tell you anything about it ‘cause I didn’t listen to it yet. I dunno, I am such a fan of Testimony Of The Ancients, but I’m kind of tired of all these reformations. For once I order you nothing – you’re allowed to think and decide by yourself today. So have fun, will travel.

Le site et le Myspace de Pestilence (Beherit n'a pas d'amis donc pas de Myspace. Le dernier site connu, en revanche, est trouvable ici).

lundi 20 avril 2009

The Myth of the Loly Sword

Je le dis souvent, je porte intérêt aux paroles d'un groupe - pas seulement à sa musique. Mal m'en a pris dernièrement : j'ai lu, tout en écoutant la chanson, le texte de The Myth of the Holy Sword de Rhapsody (of the Burning Fire Spat By the Awakened Dark Dragon of the Holy Thundercave Excavated By the Priapistic Dwarves of the Mighty Kristafor Lih). Déjà je dois expliquer comment j'en suis arrivé là : on m'a forcé. Enfin, pas tout à fait... mais presque. Au hasard d'une interview ahurissante de connerie donnée par MM. Turilli et Staropoli, j'ai été tenté d'écouter le dernier méfait du groupe (Triumph or Agony, j'ai choisi la dernière) pour vérifier si le machin était aussi naïf et pompier que l'entretien. Après une rapide incantation l'album s'est matérialisé dans mes boules de cristal (j'en ai deux, je ne suis pas un putain de halfling) et j'ai courageusement appuyé sur play. Non sans avoir au préalable remis mon sort entre les mains de Crom. Je dois dire, avant de continuer, que je déteste Rhapsody avec constance et application : la musique, les pochettes, les clips, la coupe de cheveux de Luca Turilli. Je déteste ce groupe qui a eu la prétention de vouloir faire un album basé sur Le Seigneur des Anneaux tout en osant déclarer ne jamais avoir lu le livre, inutile désormais puisque le film existe (ben voyons). Je déteste ce groupe si ignare en matière de metal qu'il avait qualifié piteusement son style de hollywood metal, méconnaissant la scène qui gravitait autour du Roxy, du Toubadour et du Rainbow Bar & Grill bien avant que le petit Alex Staropoli ne découvre émerveillé La Caverne de la Rose d'Or sur la Rai Uno. C'est dit : retournons à nos moutons (également appelés licornes, chez Rhapsody).

Au-delà du fait que j'ai été limite gêné pour eux (est-ce possible de faire des trucs si cheap et grotesques qu'ils font passer Joey Mayonnaise pour un parangon d'austérité ?), la profusion de noms échappés d'un sous-sous-sous-Seigneur des Anneaux, d'abord devinés, puis réellement entendus, m'a poussé à me pencher sur les paroles dudit Myth of the Holy Sword. Et là... c'est le drame ! Galfor... Naimur... Atlon (on attend Pentium)... Loinir... Loregard (je crois que celui-ci, pauvre croisement entre Lorien et Isengard, est le pire)... Akron (Infraktus ?)... Algalord... Tout ça dans la même chanson ! Ne manquait qu'Alkasetzer. Impossible de ne pas choper un fou rire en entendant Fabio Lione prononcer ces patronymes improbables qui n'auraient pas été osés par Dino de Laurentiis ou Ruggero Deodato dans les cocasses productions post-Conan des années 80. Musicalement ce n'est pas ma came, mais putain... ces paroles sont dignes du pire worst-of de l'heroic fantasy (c'est dire) ! Sir Christopher Lee doit être frappé de sénilité (ou de fiscalité) pour s'être autorisé à participer à de telles pantalonnades. Écoutez The Mystic Prophecy of the Demonknight, riez, et mourrez de honte pour ces italiens qui arrivent à foutre plus d'adjectifs dans leurs titres que moi-même dans une phrase - et c'est pas peu dire. Par Crom, je meurs.

I just can't stand fuckin' Rhapsody (of whatever the fuck you want). Is that clear enough ? And, see how english is a word-economical language compared to french ?

Le site et le Myspace de Rhapsody of Fire.

samedi 11 avril 2009

Anathema's bogus journey in the land of the free

Je n'ai pas su sous quelle catégorie ranger ceci... humour ou humeur ? Allons-y pour la première. On a déjà assez de trous à l'estomac comme ça. Donc, Anathema s'est vu interdit de séjour - et a fortiori, de concert - en Tunisie. Motif : ces gens seraient satanistes et boiraient le sang de chats noirs (sic). Mieux vaut en rire qu'en pleurer.

Ce n'est pourtant pas difficile d'ouvrir un livret d'Anathema et de parcourir les paroles de ce groupe de buveurs de thé (et de bière, ok) ô combien violent et subversif pour la jeunesse du pays concerné - et je n'irais pas plus avant, je vois une belle peau de banane, là, juste sous mon pied.

...and so Anathema wasn't allowed to play Tunisia, their material being of satanic and youth-corrupting essence. Now have you ever heard of the Godwin Point ? And, do you really want me to comment on this ?

Le site et le Myspace d'Anathema.

vendredi 3 avril 2009

La case (en moins) de l'oncle Tom

Zazie dans le métro. Une photo très nouvelle vague signée Anders Odden et prise à Osaka.

La case de l'oncle Tom, j'y fais régulièrement un tour. Ce journal intime est toujours intéressant, souvent touchant (perclus de paradoxes et de regrets, meister Tom semble inapte au bonheur), et parfois inquiétant (on zappe de façon cyclothymique d'une entrée pleine d'espoir et d'entrain à une sortie mélancolique et tournée vers le passé, le gâchis et le ressentiment. Pas besoin d'aller en fac de psy pour identifier la manifestation évidente d'une profonde bipolarité). Une constante, et l'objet de cette notule, dans cet élégant weblog en noir et blanc (au propre comme au figuré, donc) tenu par Tom G. Fischer : cette haine inextinguible vouée à Franco Sesa, dernier et excellent batteur de Celtic Frost, au travers de billets ampoulés et vitriolés. Certes, les amateurs/admirateurs du Frost ont bien entendu qu'une irrattrapable mésentente entre les deux musiciens avait fait voler en éclat le groupe pourtant refondé avec brio (voir et écouter Monotheist, toujours aussi génial en 2009 qu'en 2006).

Mais tout de même. La rancune envers Sesa, qui, désolé de le remarquer, n'a jamais prononcé un mot ni sur le sujet ni contre Fischer dans les médias, laisse perplexe : c'est une réelle obsession. La perfidie remâchée avec laquelle Tom G. Fischer s'acharne sur Sesa (au détour de remarques méprisantes travesties en informations distillées dans le billet - notamment au sujet du « statut » de barman de Sesa dans l'établissement de Martin Eric Ain) est presque gênante pour qui lit ses fréquents épanchements. On a beau savoir que l'incroyable gâchis qui a conclu la période Monotheist a laissé des traces indélébiles, on a beau prendre la mesure de la déception de Fischer, voyant une fois encore sa plus grande réussite artistique consumée avant d'être consommée... tout de même. Pourquoi ne pas avoir viré Sesa, quelque faute eût-il commise, pour faire vivre le Frost ? Son verbiage alambiqué nous emmerde quelque peu et, surtout, ne nous intéresse pas : Fischer, tout grand artiste soit-il - et que j'admire en tant que tel - apparaît sous son plus mauvais jour dans ces billets répétitifs et acrimonieux.

Il ne tenait qu'à lui de poursuivre l'épopée de Celtic Frost. Mais au regard de la légende du groupe et en cohérence avec celle-ci, une question dérangeante s'impose d'elle-même : le souhaitait-il vraiment ?

I really appreciate wandering on Tom G. Fischer’s blog – these introspective, depressive and sometimes ego-bloated lines nonetheless give an interesting hindsight to the man’s musical works. It is a shame, though, how theses entries have become a regular vehicle for Fischer’s hatred toward Franco Sesa. We all get the story and, more importantly, we Frostheads just don’t give a flying shit about what really happened here. Diva-like dramas have always been a huge, lack-lustering part of the Frost’s otherwise wonderful legacy/career but hey, enough is enough, don’t ya think ? How embarrassing, really.