vendredi 18 septembre 2009

Cross The Threshold : brutal et générationnel

Il y a quelques bonnes années, j'étais encore lycéen, prêt à passer, les mains bien au fond des poches, mon bac. Lorsque j'en aurai besoin, un peu plus tard, pour amortir la chute classique de l'étudiant, elles y seraient toujours - on apprend dans la douleur. A cette époque où j'arborais en sport (quand j'y allais... honnie EPS) des Nike Air sur lesquelles j'avais tagué « SLAYER » au marqueur et en caractères runiques, j'étais notamment dingue de Loudblast, que je préférais alors mille fois aux barbares cradingues de Massacra (dont j'appris à aimer la furor teutonicus plus tard). Et je vénérais plus spécialement le mini Cross The Threshold, que je tiens encore aujourd'hui, et de loin, pour la meilleure sortie death metal française que je connaisse. Et encore, parler de death metal me paraît être une limitation mesquine : comme tous les groupes de ce courant formés jusqu'au milieu des années quatre-vingt, Loudblast a commencé par jouer du thrash, a donc toujours travaillé la mélodie, et bénéficie de cette voix particulière, qui finira par tirer sur le hardcore (au secours) quelques années plus tard - avant de tenter un retour au bercail.

L'énergie du désespoir de Malignant Growth, en phase avec ses paroles, le vicelard titre éponyme et son fameux « become an animal again », la puissante mélancolie métallique de No Tears To Share, et cette excellente reprise de Slayer (Mandatory Suicide) justifient à eux seuls l'acquisition de cette pièce-maitresse de l'artillerie lourde française. Est-il seulement besoin de mentionner la pochette de Bolek Budzyn ? Bref, ce mini, c'était un concentré hyper-vitaminé, un « précipité » du précédent album (Sublime Dementia), plus minéral, débarrassé de ses scories, et doté d'un son plein, plus ample - en tout cas bien meilleur que celui obtenu aux incontournables Morrisound Studio pour les deux disques précédents. Un maverick haut de gamme dont la portée fut, malheureusement, très réduite - puisque français. Fût-t-il sorti aux USA, chez Earache, que ce chef-d'œuvre aurait pul-vé-ri-sé la scène death metal mondiale. Tout simplement. Loudblast n'a jamais retrouvé un tel niveau, malmené par ce miroir aux alouettes de la fin des 90's qui verra tant de groupes tenter de piteuses et (in)opportunes percées commerciales par d'autres voies que les leurs propres - merci Korn, merci Slipknot, mais n'est pas Machine Head qui veut. C'est secondaire : un jour, d'une façon ou d'une autre, ce court album sera redécouvert hors de (et dans ?) nos frontières.

Behold, all ye unworthy souls dwelling on the face of the planet without ever having heard the mighty Loudblast. It’s 2009 and every metalhead knows by now that French metal is a special branch in our family tree (yup, I agree it wasn’t always the case). So you’re thinking Gojira, Glorior Belli, Vorkreist, Deathspell Omega, criminally underrated Sup, and whatever the fuck you want, and you’re oh-so right. But French metal was a force to be reckoned with since a way more longer time – Massacra, Agressor, Nomed and Loudblast being the finest (or the grossest) in their domain ranging, depending on the records, from thrash to death to heavy (I mean really heavy) metal. I hereby do solemnly urge you to listen to this state-of-the-art metal piece named Cross The Threshold : this is French death fuckin’ metal at its “beast”, complete with pile-driving crunchy rhythm guitars, orgasmic bitches yearning for more dicks in their asses, and topped off with a great Slayer cover. I highly recommend No Tears To Share, a song summing up everything Loudblast was ever about – gaze at Bolek Budzyn’s strong artwork while listening to it ! Alas, the rage to overcome (and Chuck Schuldiner’s token of appreciation) sometimes isn’t enough to take over the world and Loudblast only rules in France which is, thinking about it, better than to serve in the USA (I’m referring here to their Morrisound period). Now repeat after me : “bleu”, “blanc”, “rouge”.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

« Les commentaires sont la partie la plus durable du plaisir » (Chevallier)