dimanche 20 novembre 2005

Heureusement qu'on se faisait ch**r dans les centres de jeunesse allemands !

« Le groupe a commencé en 1982 comme un simple hobby. C'était ça ou passer notre temps à traîner dans les MJC. Aucun d'entre nous n'avait jamais eu l'ambition de réaliser un jour un album, et quand nous ne jouions pas nos chansons aux titres fameux comme Shoot them in the head, Shellshock ou Heavy Metal Fight, nous reprenions du Priest, Venom ou Twisted Sister. A un moment, nous faisions même Born To Be Wild de Steppenwolf. Notre version était atroce, mais je me souviens de ce biker qui l'avait vraiment appréciée lorsque nous avions joué à Velbert en première partie de Living Death, en 1984 - le premier concert officiel de Tormentor. Nous écoutions tous Mercyful Fate, et Ventor était ouvertement sous l'influence du King dans le morceau Armies of Hell extrait de notre première démo - End of the World (en fait, c'était plus précisément notre seconde démo, si vous comptez comme telle la Blitzkrieg tape enregistrée sur un transistor Woolworth dans la salle de répétition).

Le tape-trading était alors un vrai phénomène dans l'underground metal, et j'avais envoyé quelques démos à mes correspondants en échange d'un nouveau bootleg live de Raven et de quelques démos de black metal sud-américain. Stoney, qui a toujours été un peu un membre officieux du groupe, avait beaucoup aimé la démo de Tormentor et décida d'en faire deux copies pour les envoyer à SPV et à Noise Records. Étant perfectionniste et prompt à l'autocritique, je n'avais pas vraiment apprécié cette initiative car je pensais que nous devrions attendre d'avoir de meilleurs morceaux... Mais Stoney se ramena un jour avec une lettre de Karl Walterbach, le président de Noise Records, qui disait vouloir entendre plus de matériel car il pensait nous signer. Quelques-uns de mes groupes favoris comme Slime, Hellhammer et Celtic Frost étaient sur Noise/AGR, j'étais donc très excité à l'idée d'enregistrer un album pour cette compagnie (même si nous n'avions que six morceaux). Après quelques intenses séances de composition, une organisation digne d'un casse-tête chinois (aucun d'entre nous n'avait dix-huit ans, donc pas de permis, et le studio était à Berlin - j'ai dû demander au mari d'une cousine de nous emmener là-bas, entassés avec nos instruments dans son van), et d'interminables discussions avec les profs visant à leur expliquer qu'enregistrer un album était plus important qu'une interro d'histoire, nous sommes finalement arrivés aux CAT studios sans la moindre foutue idée de ce qui nous attendait... mais avec dix morceaux.

Durant la session, Walterbach nous dît qu'il fallait que nous changions notre nom : il existait déjà un autre Tormentor. Nous finîmes par choisir Kreator. Pour nous, être en studio et enregistrer un album, c'était totalement hallucinant et génial... Nous ne pensions même pas à l'éventualité d'un second album. Mais Endless Pain fut particulièrement bien reçu par la planète metal, et Walterbach nous rappela huit mois plus tard pour faire un autre album. Mais ceci est une autre histoire... »


Mille Petrozza, commentaire intégré à la réédition de Endless Pain (Noise, 2000).


"The band started as some kind of spare time fun in 82 as an alternative to hang out in youth centers all the time. None of us ever had the ambition to ever do an album whatsoever and when we didn't play our own songs with famous titles like Shoot Them in the Head, Shellshock or Heavy Metal Fight we would do Priest, Venom or Twisted Sister covers. We even did Steppenwolf's Born to Be Wild at one point in time which sounded awful, but the biker guy in the audience at our first official Tormentor gig in 84, supporting Velbert's Living Death, got really into it. We were all listening to Mercyful Fate, and Ventor was obviously influenced by the King on the song Armies of Hell from the first demo End of the World (well actually, it was already the second one, if you do count the Blitzkrieg tape which we had recorded on a Woolworth boombox in our rehearsal room). Tape trading was big in the metal underground back then and I had sent out some demos to my penpals in trade of the new Raven live tape or recordings of South American black metal bands : Stoney, who has always been a somewhat unofficial member of the band, liked the Tormentor demo very much and decided to make two copies and send them out to SPV and Noise Records. I - being very self-critical - did not like this idea too much thinking that we should wait until we have better songs, until Stoney showed up with a letter saying that Karl Walterbach, head of Noise Records, was interested in hearing more material because he wants to sign us. Some of my favourite bands like Slime, Hellhammer and Celtic Frost were on Noise/AGR, so I was pretty excited about the fact that we were going to make an album for them (even though we only had around six songs). After some heavy songwriting, complicated organisation (none of us was eighteen, so nobody had a driver's license and the studio was in Berlin - so I had to ask my cousin's husband to drive us as well as our equipment in his van) and discussions with our school teachers about the recording of an album being more important than history tests, we arrived at CAT studios with no fuckin' idea and 10 songs. During the session Walterbach told us that we had to change our name since there was another Tormentor somewhere - so we came up with the name Kreator. For us being in a studio, doing an album was so amazing and mind blowing... we didn't even think about the possibility of doing a second album. But Endless Pain was very well received by the metal world, and Walterbach called us again eight months later to do another album. But that's a different story..." (Mille Petrozza, Endless Pain re-release liner notes).

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