samedi 9 avril 2011

1916, une bien belle année (demandez à mon arrière-grand-père)

Dire que Motörhead sort toujours le même album est presque aussi con qu’énoncer la même assertion au sujet d’Iron Maiden. Presque, parce que c’est malgré tout un peu plus vrai, mais à la fois toujours aussi faux. Je vous laisse méditer. Avez-vous vu l’estimable documentaire récemment sorti sur Mister Kilmeister, comme l’appelle Nikki Sixx ? Lemmy le dit lui-même : « on a tout fait dans le genre. Des cuivres, des ballades, de l’acoustique, et même des morceaux ne comportant que des cordes ». C’est vrai, comme en témoigne l’excellent album 1916 cher à votre serviteur pour diverses raisons n’ayant pas trait qu’au sexe animal.

1916, à l’instar d’un transsexuel de la rue Tabaga, possède tout - et même un peu plus. Par exemple, le tube-à-côté-duquel-le-monde-est-passé : No Voices In The Sky. Rajoutez-y le boogie-woogie qui vous botte le cul comme Khaled botte celui de sa femme (Going To Brazil, comparable au Nothing Better To Do de L.A. Guns), et le Snaggletooth version 1991 commence déjà à avoir une sacrée gueule… Une sacrée gueule d’atmosphère, même, en comptant l’étrange et planant dyptique Nightmare/The Dreamtime. Inutile de citer le pur keupon qu’est R.A.M.O.N.E.S., venant contrebalancer la ballade (oui) Love Me Forever : il me semble plus utile, pour boucler la boucle de cet article, de m’attarder sur 1916. Clôturant l’album, ce titre « n’est qu’une » nappe de violons rythmée par un roulement martial, sur laquelle Lemmy pose un chouette texte - lisez-le.

En fin de compte, 1916 est à ranger au côté d’Another Perfect Day : un album qui parvient à sortir des sentiers battus (pas pour les mêmes raisons : c’est son côté mélodico-léché voire un peu glitter qui singularise APD, Brian Robertson oblige – réécoutez cette bombe qu’est Shine), mais que seul Motörhead pouvait faire. Non, vraiment, son seul défaut est l’étrange omission du drapeau français sur la couverture, mais je laisse passer : Lemmy fait partie des rares anglais à qui je n’en veux pas de naissance. Je m’indignerais – puisque l’heure est à l’indignation - que vous ne l’ayez pas.

When talkin' 'bout Motörhead, the name "1916" isn't exactly popping out of your mind. Am I wrong ? Well, that's a shame and I can prove it. Not a naff album, just a forgotten one, this monster is packed with everything you need : blunt force trauma-metal (Shut You Down), bluesy-greased tunes (The One Who Sings The Blues), pure punkish madness (R.A.M.O.N.E.S.)... Well, you'll even get a mid-paced ballad with Love Me Forever. 1916 ? Essential - as often with Motörhead.

1916 (WTG Records, 1991)

01 The One To Sing The Blues
02 I'm So Glad (baby I Don't Care)
03 No Voices In The Sky
04 Going To Brazil
05 Nightmare/the Dreamtime
06 Love Me Forever
07 Angel City
08 Make My Day
09 Ramones
10 Shut You Down
11 1916

4 commentaires:

  1. Qu'ajouter d'intéressant quand on est à 110 % (les 10% de rab c'est pour APD) avec l'auteur ? À part peut-être que tu as un peu fait ton fainiassou avec la blague de Khaled que tu avais déjà sortie - mais comme je me répète très souvent aussi, ce ne sera pas retenu contre toi. Merci pour la chro (d'autant que Bourzoume, moi, j'peux pas). @+. Oyax.

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  2. APD est un des tous meilleurs - en partie à cause de Shine

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  3. Bien mon avis également - et superbe pochette !

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