samedi 27 décembre 2014

Metallica au feu (de bois)

Photographie par Gary Wolstenholme

Jamais été fan de cette cohorte disparate, haute en couleurs et gigue-dansante regroupée sous les étiquettes sous-dimensionnées de « folk metal » ou « pagan metal » : trop de groupes, trop de foutoir, trop d'instruments, trop de meufs (nan je déconne. Vraiment.) et souvent trop de facilités. Le véritable esprit folk n'est-il pas à chercher du côté des naturalistes Agalloch ou Winterfylleth plutôt qu'auprès des enfileurs de perles habituellement évoqués sous cette bannière ? Moonsorrow cependant a toujours représenté à mes yeux un sceau de qualité, jouissant d'un statut à part conféré par leur ADN éminemment black metal ; du tremolo seconde vague plein les guitares et pas dans la voix notamment ; et exhibant une attitude tranchant volontairement avec le côté « fête au village » souvent dévorant dans le style.

La maîtrise de ces hommes-bêtes au patronyme baudelairien s'entend notamment dans la réécriture aux accents de reconquista bathorienne infligée à For Whom The Bell Tolls, morceau de bravoure de quasi huit minutes qui laisse, peut-être comme jamais depuis longtemps, s'exprimer la bête sauvage désormais matée tapie au cœur de Metallica. La dilution de l'introduction dans un océan atmosphérique d’ambiances et de guitare sèche, parsemée de hurlements déchirés et de chœurs discrets évoque immanquablement Quorthon (qui s'est servi plus qu'à son tour de certains éléments de Ride The Lightning), et lorsque que le chant fait irruption, des lignes comme Make his fight on the hill in the early day / constant chill deep inside ou Take a look to the sky just before you die / it's the last time you will trouvent une nouvelle signification, signe d'une réappropriation intelligente plutôt que d'une sage imitation. For Whom The Bell Tolls se trouve sur l'EP Tulimyrsky, recelant une autre superbe reprise qu'il faut entendre aussi.

Moonsorrow's very personal take on For Whom The Bell Tolls is indeed an interesting one, highlighting the long-lost fury of Metallica by transcending what was a martial-paced classic into a storming-yet-atmospheric pagan metal song. What really remains of the original song is its melancholic tone, perfectly fitting Moonsorrow as it once perfectly fitted the material displayed on Ride The Lightning.

...et toujours :
Voir Metallica et mourir